Dans une clairière enveloppée par la moiteur d'une forêt tropicale, un garçon de douze ans, Ama, se tenait immobile, son regard fixé sur un point indéfini au-delà des arbres. Il portait un fusil trop grand pour lui, ses mains tremblantes s'agrippant au métal froid. Il était vêtu d'un uniforme déchiré, d'une chemise trouée aux coudes, et de bottes qui lui donnaient des ampoules. Il n'avait pas toujours été comme ça. Quelques mois plus tôt, Ama jouait encore avec son petit frère au bord de la rivière, son rire se mêlant au chant des oiseaux. Mais tout avait changé le jour où les hommes armés étaient arrivés. Ils avaient brûlé son village, emporté les plus jeunes pour les transformer en soldats, et abandonné les cendres de son passé derrière eux. Depuis ce jour, Ama avait appris à manier un fusil, à marcher sans bruit, à tendre des embuscades. On lui avait dit qu'il était un guerrier, qu'il devait se battre pour survivre.